A Pessac, le projet Amperis est prêt à sortir de terre - Premium

Les friches, les parkings envahis par le gazon et les quelques bâtiments qui subsistent de l’ancien campus Thalès de Pessac donneront bientôt un premier aperçu de l’ambitieux programme immobilier imaginé par la société d’économie mixte locale (SEML) Route des Lasers pour redonner vie à ce site de 11 hectares, situé à proximité immédiate de la rocade bordelaise et de l’autoroute A63. « La phase de consultation est quasiment terminée, ce qui signifie que les chantiers vont pouvoir démarrer très prochainement », confie à Placéco Vincent Laroque, directeur administratif et financier de la SEML Route des Lasers.Une première tranche livrée d'ici septembre 2022 La première tranche des travaux concerne la partie centrale du site, au pied de la tour de visée qui rappelle le passé aéronautique des lieux. Elle englobe la réhabilitation et l’extension de deux immeubles existants, les bâtiments B0 et K2 de l’ancien campus Thalès, ainsi que la création d’une troisième structure, Canopée, pour une surface totale d’environ 10.000 m². Avec ses réseaux intégralement modélisés sous la forme d’une maquette numérique pendant la conception par le cabinet Hobo et ses toits recouverts de panneaux photovoltaïques, l’ensemble profitera d’un programme de géothermie grâce à deux points de forage permettant d’aller chercher de l’eau à 120 mètres de profondeur. Il sera desservi par une nouvelle voirie accordant une large place aux mobilités douces et entouré d’espaces verts, parmi lesquels une micro-forêt urbaine d’environ 1200 arbres construite selon la méthode Miyawaki et un espace potager animé avec le réseau associatif et les écoles de la Ville de Pessac. La SEML Route des Lasers destine ce premier ensemble à des startups innovantes industrielle, avec des rez-de-chaussée destinés en priorité aux salles blanches et aux activités de production. « L’idée est de développer au sein d’Amperis des grappes technologiques en regroupant dans chaque bâtiment des sociétés issues d’un même secteur », précise Vincent Laroque. Trois domaines d’activité ont d’ores et déjà été identifiés : la cybersécurité, les biotech et la chimie appliquée aux matériaux organiques ou aux couches minces. Amperis deviendrait ainsi une destination de choix pour les startups issues de structures telles que Cheminnov ou CANOE, de la même façon que la cité de la photonique accueille les jeunes pousses sorties de l’institut d’optique Alphanov. Les bâtiments B0, K2 et Canopée devraient être livrés aux alentours de septembre 2022.Projets privés et réserves foncièresLa deuxième tranche concerne un quatrième immeuble baptisé Jardin, inscrit dans le prolongement nord de ce premier ensemble, qui portera la surface commercialisée par la SEML Route des Lasers à 16.000 m². Son calendrier dépendra de la rapidité avec laquelle les trois premiers bâtiments se remplissent. Le projet Amperis prévoit également la réalisation à horizon 2023 d’un bâtiment supplémentaire destiné principalement à des activités de production en biotech, avec une première tranche d’au moins 8.000 m² et une réserve foncière permettant d’envisager une extension ultérieure. A l’est, les parkings au sol envisagés lors des premières présentations publiques devraient finalement laisser la place à un parking silo programmé pour le deuxième semestre 2022. En parallèle de ce foncier exploité en propre, la Route des Lasers ouvre le projet Amperis à des acteurs privés. Le premier d’entre eux est Serma Energy, déjà installé depuis fin 2018 dans l’ancien bâtiment F du campus, renommé Faraday, qui dispose d’une réserve foncière destinée à l’extension de ses activités de test et de certification de batteries. Au nord, c’est une entreprise de services numériques (ESN, ex-SSII), qui s’installera à horizon 2022 ou 2023, avec un projet de 8.000 m² pensé pour accueillir environ 600 personnes. Le groupe Legendre Immobilier devrait également investir le site, avec 5.000 mètres carrés dédiés au tertiaire (au nord, côté Bersol) et l’exploitation de la tour de visée, transformée en restaurant.La première tranche des travaux (K2, B0 et Canopée) représente un investissement de l’ordre de 25 millions d’euros. L’ajout du bâtiment Jardin porte l’addition à près de 35 millions d’euros. La commercialisation sera principalement assurée par la SEML, qui se veut aussi optimiste pour Amperis qu’elle l’a été pour la cité de la Photonique voisine, aujourd’hui remplie à 100%. « Nous avons déjà de la demande pour environ 50% de B0 et K2, et nous disposons d’une très bonne visibilité sur Canopée, qu’on espère louer à la livraison, affirme Vincent Laroque. Notre préoccupation consiste plutôt à gérer la demande et assurer la cohérence au sein des différents bâtiments ». L’une des forces de la SEML Route des Lasers réside en effet dans sa capacité à financer des projets « en blanc », là où les acteurs privés préfèrent n’engager les travaux qu’après avoir commercialisé les surfaces. « C’est une obligation pour nous, du fait de la cible visée et de notre mission de soutien au développement économique du territoire », rappelle Vincent Laroque. Détenue principalement par la région Nouvelle-Aquitaine, Bordeaux Métropole et le département de la Gironde, la SEML Route des Lasers gère aujourd’hui quatre sites : Laseris 1 et Laseris 2 au Barp, la Cité de la Photonique et Amperis à Pessac. A l'est, l'actuel bâtiment de Serma Energy et la réserve foncière disponible pour une extension. Au dessus, un parking silo chargé de desservir l'ensemble du site. Au centre, les quatre bâtiments exploités par la SEML RdL. Au nord, les implantations d'une ESN et du Groupe Legendre, ainsi qu'une réserve foncière pour un éventuel projet d'usine verticale. Au sud, le futur pôle dédié aux biotech.

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